Non, nous n’avons pas pété les plombs à bord de ROXY !
Mais il s’agit bien là d’une tradition immuable dans l’histoire des marins occidentaux qui passent pour la première fois la Ligne Equatoriale… La cérémonie du premier passage entre l’Hémisphère Nord et Sud vient vraisemblablement de l’époque des grandes découvertes par Christophe Colomb et Vasco de Gama. Les marins néophytes étaient alors convoqués tour à tour devant Sa Majesté Neptune, Dieu romain des mers et des abysses, dont le rôle était le plus souvent endossé par « un ancien » du bord. Afin d’être autorisé à pénétrer dans son Royaume, les aspirants passèrent une série d’épreuves plus rocambolesques les unes des autres, peu importe le grade des marins du bord. Ce fut d’ailleurs sans aucun doute les seules fois dans l’Histoire où les officiers nageaient dans le même bain que les matelots, plus aucun homme était alors supérieur à un autre, l’équité face à l’inconnu… Le plus souvent enduit de graisse de baleine puis de farine, plongés ensuite entièrement dans l’eau de mer purificatrice, nombre d’épreuves ont vu le jour en quelques siècles.
Un certificat était alors délivré à la fin du baptême et le grade de « chevalier des mers » était attribué à l’heureux aventurier.
Attention toutefois à de ne pas l’égarer pour permettre de franchir à nouveau la ligne, sous peine de reprendre les offrandes à Neptune du début… ! Aujourd’hui, les rituels ont certes un peu changé mais sont toujours très présents dans toutes les Marines militaires et marchandes du monde entier. Au même titre que passer le cercle polaire ou effectuer une descente à plus de 300 mètres dans un sous-marin, ces rituels initiatiques sont un extraordinaire héritage de mémoire collective et permettent clairement de lier les marins entre eux et de créer une fraternité sincère et solide.
Notre passage de l’Equateur fut une première pour nous deux, en plein archipel des Galapagos… Et étant originaire d’Europe centrale, nous voulions symboliser le froid de l’Hémisphère Nord et la chaleur de son opposé, offrant une goutte de mousseux à Neptune au passage. Il était important pour moi de lui montrer que nous ne venions pas du Royaume des Abysses mais bien de Belgique ! Et j’imagine qu’il a apprécié le jus de raisin au vu du passage calme qu’il nous a accordé… Pffff la dernière bouteille de mousseux du bord, précieusement conservée à fond de cale pour l’occasion…
‘se rend même pas compte du sacrifice le mec !!
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