Être immergé plus de deux semaines au cœur de l’Océan Atlantique et découvrir enfin les contours d’une île, cela reste une expérience hors du commun.
Une ombre grandit peu à peu, devient doucement de plus en plus précise, et on finit par percevoir les odeurs de cette végétation tropicale florissante avant même de poser un orteil sur l’île.
Lorsqu’on arrive d’une traversée de l’Atlantique à la voile et qu’on longe la pointe Sud-Est de la Martinique, la vue de la plage des salines est une récompense qui n’a pas de prix. La température est depuis longtemps agréable, la petite brise nous apporte les premières effluves des arbres en fleurs, et on commence doucement à percevoir la passe qui nous ouvrira à la baie du Marin, destination finale de ces jours passés au large, loin du monde des Hommes.
Stations balnéaires très actives, Sainte-Anne et Le Marin sont un monde à part et ne reflètent bien évidemment pas toute la Martinique.
Les nombreuses balades sur les contours du Mont Pelé (1200 mètres d’altitude), la presqu’île de la Caravelle, le jardin de Balata, et les nombreuses baies qui englobent ce coin de paradis, sont autant de belles choses à voir et de bonnes raisons de venir les découvrir par soi-même !
Certes la Martinique reste une destination touristique prisée, spécialement lors des vacances scolaires où un flux de métropolitains inonde cette perle des Caraïbes. Et même si, dans certains coins de l’île, on a l’impression de se trouver « en France », le dépaysement est malgré tout total. Ce qui en fait un attrait supplémentaire pour une partie de la clientèle touristique, car la Martinique est assurément une des îles les plus riches des Antilles.
Très souvent, on nous pose la question : où voudriez-vous vivre si vous aviez le choix ?
Pour Caroline et moi, la réponse est claire ; en Martinique !
Christophe Colomb est le premier européen à poser le pied en Martinique le 15 juin 1502, au cours de son quatrième voyage vers les « Indes ». Il ne prit pas « possession » de l’île qui continua à être dirigée par les populations autochtones. 1635 marque le début de la colonie Française, gérée par la Compagnie des îles d’Amérique, créée par Richelieu. En 1685, le Code Noir est légalisé. Et signe l’arrivée massive d’esclaves en provenance d’Afrique pour les plantations de canne à sucre.
Les conditions du voyage depuis le continent Africain sont tout simplement abominables, et très nombreux sont les cadavres jetés par-dessus bord en cours de route. Il faut attendre le 23 mai 1848 pour l’abolition de l’esclavage en Martinique.
Bien que ce passé honteux et douloureux hante encore parfois les esprits, la Martinique reste un des endroits au monde où l’on fait le meilleur rhum…
Un rhum agricole de très haute qualité, de très haute fermentation, dont les visites des distilleries restent incontournables !
Pour l’anecdote, lors de ma première arrivée sur l’île en 2011, le prix d’1L de rhum coûtait le même prix que 6L d’eau potable en bouteille !
De quoi se faire très mal si on fait abstraction du mot modération…
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