La côte Ouest de Majorque offre beaucoup de trésors méconnus du grand public.
La raison est simple, la majorité des millions de visiteurs annuels (en 2017 : 16 300 000 touristes !) se concentrent essentiellement sur la partie Sud et Est de l’île, regroupant les plus gros établissements hôteliers. Le peu de routes qui traversent la Serra Tramuntana (chaîne montagneuse en partie classée à l’UNESCO), sur la partie Ouest de l’île principale des Baléares, permet de préserver cette zone naturelle des infrastructures touristiques que l’on retrouve un peu partout. Découvrir cette côte en bateau est donc une option très intéressante ! Quelques baies somptueuses offrent un mouillage abrité, souvent confortable et dépourvu d’agitation ! Pour ceux et celles qui recherchent un lieu paisible, calme et nature, Majorque offre quelques trésors fabuleux. Par la mer, il y a peu de trafic sur la côte Ouest, un peu loin de Palma, base principale de location de bateaux à la semaine. Sur 7 jours, faire le tour de l’île au départ de Palma est souvent décourageant car la fenêtre météo ne le permet pas souvent et malgré tout, la distance est importante.
Pratiquement toutes les zones de mouillage offrent un départ de randonnées, que ce soit pour quelques heures ou la journée. Certains spots d’ancrage permettent même d’être reliés entre eux par un chemin côtier, pour ceux qui désirent rejoindre le bateau quelques kilomètres plus loin sans revenir sur leurs pas. Tout simplement génial.
Le chemin de Grande Randonnée (GR) qui traverse la chaîne montagneuse est un vrai défi physique, sur plusieurs jours, mais goûter aux plaisirs d’une marche en altitude sur une journée vaut tous les détours ! Il n’est pas rare de croiser encore quelques bergers, perdus dans la montagne…
A « Sa Calobra », la randonnée qui remonte le lit de la rivière est un incontournable même si cela devient sportif au bout de quelques kilomètres. Malgré la beauté des lieux, spécialement lorsque le soleil entame sa descente vers l’horizon, il vaut mieux choisir son moment pour y passer la nuit. Ancrés juste devant le goulot d’étranglement de la vallée, la brise du soir peut engendrer des vents violents, propulsant soudainement un air brûlant depuis les entrailles des gorges, jusqu’au large… Lorsque la baie est surpeuplée et que ce phénomène se produit, le skipper passe une nuit blanche ! Les bateaux évitent sur leurs ancres de manière désordonnée et provoquent rapidement une situation chaotique. Surtout lorsque l’un deux commence à déraper suite aux rafales à plus de 35 nœuds. Je me rappelle très bien avoir passé plusieurs nuits à dormir sur le pont, assoupi dans un spi, guettant le moindre faux pas, près à démarrer le moteur pour m’extirper de la zone. Le matin, réveillé à contre-cœur par les premières lueurs de l’aube, on oublie rapidement cette nuit trop courte en se glissant dans l’eau avant d’enfiler des vêtements secs, pour chasser le taux d’humidité extrême de la nuit…
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