Véritable sommet montagneux naissant du plancher océanique, l’île de l’Ascension est un volcan endormi à cheval sur la dorsale médio-Atlantique.
Située à 08° Sud, ce caillou fut aperçu pour la première fois en 1501 par un navigateur portugais qui nomma sa découverte « l’île de la Conception ». Ne la reportant sur aucune carte, il tenta de maintenir l’emplacement de l’île au secret. Mais en 1503, un Capitaine Anglais la renomma « Ascension » et devient un point de ravitaillement pour les navigateurs au long cours. Une escale qui permettait de consommer des tortues pour leur viande, des œufs et quelques fruits avant de continuer leurs longs périples océaniques… Un no-man’s land connu uniquement des marins qui y laissaient quelques chèvres pour en faire un garde-manger. Au fil des siècles, ces animaux finissent par forger un paysage désolé en détruisant lentement la végétation.
Les plages de l’Ascension sont exclusivement réservées à la ponte des tortues et ne sont qu’un enchevêtrement de cratères de sable, de véritables champs de bataille qui n’ont guère changés depuis des millénaires. Du pont de ROXY on peut aisément apercevoir les traces laissées par les nageoires entre les nids et l’Océan : nous sommes en pleine saison de reproduction qui s’étend jusqu’en juillet. On peut d’ailleurs observer presque toutes les minutes, les accouplements de ces animaux préhistoriques tout autour du bateau dans un brouillamini de carapaces…
L’île de l’Ascension comptabilise environ 25.000 nids et la plage de Long Beach devant laquelle nous sommes ancrés abrite à elle seule 10.000 d’entre eux. 3 millions d’œufs sont pondus sur cette plage chaque année ! Depuis que l’Homme colonise les lieux, la consommation de tortues a toujours été une activité gastronomique immanquable... Dès 1816 les premiers colons construisent un bassin en pierre pour élever les animaux en captivité, jusqu’en 1945 où tous les soldats alliés basés sur l’île bénéficiaient de burgers à la viande de tortue… (Une seule tortue pouvait nourrir 100 soldats !)
Aujourd’hui ces animaux sont évidemment protégés, gare à celui qui ignore les règles environnementales en vigueur… !
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