Ayant travaillé dans la préparation de carène, je prépare la surface et applique avec soin tous types d’antifouling. Elément indispensable à prendre en compte, je respecte également l’épaisseur de matière à déposer sur la coque.
Plus de peinture ? On recharge son rouleau.
Bannissez donc à jamais l’expression que l’on entend sur tous les chantiers :
« - Pas assez de peinture ? Pas grave ! Tires sur ton rouleau ! »
Appliquer une seule couche d’antifouling érodable pour une saison, c’est tout juste pour un bateau qui ne navigue pas. Il faut un minimum de 2 couches.
Il faut évidemment respecter le temps de sur-couchages entre chaque couche suivant la température et le type de produit pour une application optimale. Un doute ? Faites comme moi : consultez les recommandations d’applications du produit avant chaque utilisation.
Si je vous dis ça, c’est pour comprendre l’importance d’une bonne application avant de faire un comparatif sérieux…
A bord de ROXY, nous sommes d’abord partis avec un antifouling à matrice dure de la marque INTERNATIONAL, le MICRON 99. Accessible uniquement aux professionnels, il est créé pour une durée de 3 ans. Ayant déjà expérimenté l’ancienne formule (MICRON 77) auparavant, c’est en toute confiance que nous sommes partis avec cette technologie.
Force est de constater qu’à la sortie du canal de Panama et avec notre séjour prolongé aux îles Marquises, l’efficacité de l’antifouling a complètement disparue. Explication ? Le fait est, que les baies aux Marquises ont très souvent une rivière ou un court d’eau qui déverse énormément d’eau douce, de même qu’au Panama, le lac Gatun est également en eau claire. Je ne peux pas le prouver bien évidemment… Mais l’action répétée dans l’eau douce a, selon moi, annulé totalement l’efficacité de cet antifouling pourtant performant.
Aux Marquises, faute de choix, nous avons appliqué 2 couches de HEMPEL auto-polissant, avec une 3ème couche sur les bords d’attaques et la ligne de flottaison. La carène a été re-poncée avant l’application et le produit a tenu parfaitement environ 15.000 miles jusque Cape Town.
Donc… Bon produit !
A cape Town, nous avons caréné et sommes repassés dans la marque INTERNATIONAL, que je connais mieux, et avons appliqué 2 couches de MICRON 350W, antifouling auto-polissant. Aucun problème, aucune salissure, mais beaucoup de miles parcourus… Forcément !
Cet antifouling devra être renouvelé dans les prochains mois.
Pour l’hélice :
Pour les antifouling hélices, tous les avis planent dans la stratosphère nautique. Ca va du « je ne mets rien » aux antifoulings siliconés. Perso, je fonctionne avec PROPSPEED depuis environ 7 ans et c’est révolutionnaire. PROPSPEED est un antifouling créé à la base pour les méga-yachts qui débaroulent à plus de 30kts et qui ne savent pas sortir hors de l’eau facilement… Donc la protection doit rester longtemps et à haute vitesse. Idéale pour les voiliers, et cela fonctionne parfaitement.
Couche de primaire d’accroche puis application d’une pellicule de silicone qui rend la surface totalement lisse et empêche donc l’accroche des crustacés.
(antifouling conçu pour une durée de 2ans)
Cela étant : nous avons eu, au Panama, une petite perte électrique au moteur… Ce qui a eu pour effet immédiat de décrocher complètement l’antifouling !
Aux Marquises, nous avons placé un primaire et son antifouling de la marque NAUTIX. Je vais le dire sans détour : une vraie merde. Très cher, et même en ayant été appliqué avec soin, cela n’a pas tenu 3 mois. La date du produit était pourtant bonne et la perte électrique était résolue…
A Cape Town, nous sommes repassés dans un antifouling à hélice de la marque INTERNATIONAL, à pulvériser en sray. Primaire + antifouling et après 5600 miles depuis Cape Town, la protection est toujours efficace.
Mon avis rien qu’à moi : Il faut placer une protection sur l’hélice. C’est obligé. Le tube de graisse que vous déversez sur les pales à chaque carénage, ça dégage rapidement et l’hélice est immédiatement très exposée. Pour moi le PROPSPEED reste la meilleure protection, nous n’avons pas eu de chance avec notre perte électrique.
Si on devait recommencer :
Pour moi, il n’y a pas photo.
Pour notre prochain Tour du Monde, j’appliquerai sans hésiter le COPPERCOAT.
Toutes les personnes rencontrées autour du globe en sont ravis, le produit tient, et il n’est plus nécessaire d’appliquer un produit tous les 15.000 miles…
Attention ! Le Coppercoat se salit aussi évidemment ! C’est à dire que, comme les autres antifouling, il finit par accumuler de la crasse (gras) et doit être nettoyé. Le plus confortable est de sortir le bateau hors de l’eau et de nettoyer la coque à l’aide d’un jet haute pression. Les voyageurs sous les tropiques peuvent effectuer leur carénage sous l’eau, à l’aide d’une petite spatule, comme je le fais également avant chaque grande traversée.
Le COPPERCOAT est un antifouling époxydique extrêmement résistant, qui dure entre 8 à 10 ans. Extrêmement dur, il résiste aux jets haute pression répétés. Le produit est environ 50% plus cher qu’un antifouling classique et est plus long et plus couteux à l’application mais les avantages sont bien réels pour le voyageur au long cours ! Le Coppercoat, c’est l’assurance de ne pas jouer du rouleau pendant toute la durée de votre voyage…
Bien entendu, chaque plaisancier a ses exigences... J'ai vu des gens qui se disaient avoir une carène propre alors que pour moi, il était urgent de sortir le bateau ! Et j'avoue avoir beaucoup d'exigence sur ce point, autrement je ne naviguerais pas en voilier rapide...
N’oublions pas le principal : une carène propre et protégée est une base indispensable pour tirer un maximum de plaisir de son bateau ! Ne lésinez pas sur cette dépense…
Nous avons aussi croisé des plaisanciers qui n’appliquent pas d’antifouling… Sans surprise : c’est évidemment une catastrophe et une idée à bannir de votre esprit !
Une question ? Contactez-nous !
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