Curaçao est une des îles des Petites Antilles sur la partie méridionale de la mer des Caraïbes, formant un Etat autonome au sein du Royaume des Pays-Bas depuis la dissolution de la fédération des Antilles Néerlandaises en octobre 2010.
L’Histoire des îles Antillaises est malheureusement souvent la même : dès l’arrivée des premiers explorateurs espagnols, français ou anglais, la population indigène des Arawaks, est exterminée sans pitié jusqu’aux derniers. Ceux dont la vie est épargnée sont réduits en esclaves pour servir la couronne, et embarqués de force afin de servir l’Empire.
Mais à Curaçao, l’histoire est légèrement différente... Au 16ème siècle, après près de 200 ans de raids meurtriers sur l’île afin de fournir l’Espagne en esclaves, le gouvernement de l’époque décide de repeupler l’île d’Amérindiens et de la rattacher au Venezuela. Curaçao devient alors un repère idéal pour tous les pirates, qui font la loi sur l’île pendant près d’un siècle.
C’est finalement la compagnie néerlandaise des Indes Occidentales qui prend le commandement de l’île vers 1635 afin d’obtenir un port d’attache pour leurs navires et obligent tous les corsaires à rapporter tout butin acquis au dépend des espagnols. Entre-temps, Willemstad s’élève et devient la capitale de l’île et plaque tournante de nombreux commerces en mer des Caraïbes.
L’île de Curaçao sert aussi de refuge aux Juifs après leur expulsion de la Martinique et de la Guadeloupe en 1685. Et en 1693, cette même colonie juive devient l’épicentre mondial du commerce de cacao. Suite à cette position commerciale unique, une immigration importante en provenance des Pays-Bas et d’Europe permet entre autres de fonder en 1732 la synagogue Mikve Israël-Emmanuel, qui est aujourd’hui la plus vieille synagogue vouée au culte sur l’ensemble des Amériques.
En laissant les contours de Bonaire dans le sillage, on arrive lentement à l’entrée de la passe qui mène à « Spaanse Water », à l’Est de Willemstad et on découvre un véritable lagon protégé de tout temps. Le Yacht Club triomphe à la sortie du petit chenal, et il est amusant de relater en deux mots notre expérience au bar du Club House ! Pour la curiosité, nous avions tous deux décidé d’aller prendre un verre en cette fin d’après-midi ensoleillée. A notre étonnement, le bâtiment était quasiment vide. Pardon, une petite table était occupée par 3 hommes au fond de la salle, sur la centaine de places disponibles.
De suite, à la question : faites-vous partie du club ?
La réponse fut brève : seuls les membres du club sont admis, aucun visiteur ne peut s’attabler… !
Comique, qu’un petit yacht club d’une marina regroupant une cinquantaine de places, veuille jouer dans la cour des « grands » comme Palma de Majorque ou Porto Cervo…
Chose surprenante à Curaçao, il est mentionné dans tous les guides nautiques que l’on peut faire une entrée administrative à Spaanse Water, mais le bureau de douane et d’immigration se trouve en fait à Willemstad. Il faut environ une demi-journée de stop pour boucler l’entrée sur le territoire…
Une petite épopée en « taxi-co », ces véhicules qui ne partent du village que lorsqu’ils sont pleins à craquer, est toujours amusante et permet de s’immerger un instant dans la vie des îliens…
Entendre le « papiamento », la langue utilisée dans la vie de tous les jours, est un fabuleux héritage et un dépaysement total ! Un créole basé sur une multitude de langues, notamment le néerlandais, l’espagnol et le portugais. Car ici à Curaçao, nous sommes bien au cœur d’une société multiculturelle extraordinaire regroupant des dizaines d’origines ethniques différentes, bien que l’origine africaine soit encore prédominante de nos jours.
Willemstad, c’est un petit bout d’Amsterdam sous les tropiques !
Les routes sont en « klinkers », ces petits pavés rectilignes alignés les uns à côté des autres, et les vélos sont massivement utilisés. La curiosité est sans conteste ce pont piétonnier pivotant, permettant de lier les deux quartiers de la capitale, car il nécessite une barge à moteur pilotée par un technicien dans un bruit de pétrolette aigu ! Le marché couvert est un dédale de bonnes odeurs et de bons produits, si on fait abstraction des « chinoiseries » vendues pour pas un sou. Ici les femmes sont habillées en couleurs, les petites rues piétonnes ont un charme fou et on ne peut faire autrement que de s’arrêter prendre un cocktail au… Curaçao. Cet alcool très souvent reconnu par sa couleur bleue flash, pour agrémenter toutes sortes de cocktails…
Willemstad, c’est une des rares villes aménagées à l’européenne en pleine mer des Caraïbes. Lorsque l’on vient des îles plus au vent de l’arc antillais, c’est un vrai dépaysement.
Curaçao a également des spots de plongée exceptionnels, tout comme l’île voisine de Bonaire, mondialement reconnue pour les explorations sous-marine.
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