Lorsqu’on touche l’île de Sao Vincente, l'aridité des paysages surprend. Ils sont secs et l’immense langue de sable qui semble dégringoler des montagnes sur la côte Nord est tout simplement splendide. Passé ce cap, on arrive dans la baie de Mindelo,
très souvent poussés par des vents violents. Une accélération dûe au rétrécissement de la zone, entre les deux dernières îles de l’archipel.
Lorsqu’on met pied à terre à Mindelo, les choses sont claires. C’est l’Afrique. Fini les influences européennes que l’on trouve aux îles Canaries.
Et les choses sont strictes. Tout navigateur a l’obligation d’effectuer une entrée et une sortie administrative sur chaque île. Dès son arrivée, il faut donc contourner à pied tout le bassin de Mindelo pour aboutir dans la zone industrielle, et ainsi accéder aux bureaux. Une démarche qui prend souvent une demi-journée. Chose surprenante et qui met mal à l’aise, les autorités conservent les documents officiels du bateau jusqu’au départ…
Aucun moyen d’échapper à la sortie du territoire !
En raison de sa position stratégique à la moitié de la traversée de l’Atlantique depuis l’Europe, le Cap Vert devient une escale privilégiée pour les lignes maritimes. Grâce à son port bien abrité, Mindelo est un important centre commercial de réapprovisionnement des navires au fil des siècles. Et les routes sont nombreuses. Il y a les Caraïbes ou les Etats-Unis. Le Brésil et l’Amérique du Sud ou encore le cap de Bonne-Espérance… Cependant, suite à la déforestation massive des îles, la sécheresse a engendré des famines violentes. (Entre 1941 et 1948, on estime que la famine à coûté la vie à 50.000 personnes.) Ce qui explique une différence notoire entre les récits des marins d’époque et ceux d’aujourd’hui, où l’approvisionnement en fruits et légumes n’est assurément plus le même. Cependant, on peut encore jouir des plaisirs de déambuler dans le marché couvert en plein centre-ville, et faire le plein d’oignons et de pommes de terre pour affronter les jours en mer !
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