Lorsqu’on s’enfonce dans l’île, chaque kilomètre parcouru étonne. Les paysages lunaires qui bordent la côte sortent tout droit des films de science-fiction.
Plaines rocailleuses aux couleurs subtiles, les antennes de télécommunications implantées en plein désert rocheux interpellent ! Armatures en acier en tout genre, on a de suite l’impression de ne plus avoir les pieds sur terre… Pas un être vivant à des kilomètres à la ronde, dans un silence très souvent perturbant, seul le vent siffle une mélodie terrifiante entre les structures métalliques. L’île ne possède plus de sources d’eau potable suffisante pour l’ensemble des habitants. C’est pourquoi English Bay héberge un énorme déssalinisateur qui envoie le précieux liquide aux trois principaux villages de l’île. On voit d’ailleurs les pipelines traverser les plaines rocheuses, ainsi que les arrivées de carburant pour les générateurs. L’aménagement du (petit) territoire n’est exclusivement axé que sur l’utile et le nécessaire, sans se soucier de l'aspect paysager.
Lorsque l’on prend de la hauteur, empruntant l’étroite route qui mène à « The Red Lion », on change de pays. Pas plus d’un quart d’heure ne s’est écoulé entre la planète Mars que l’on se trouve déjà dans la jungle tropicale des îles du Pacifique. A travers les bananiers, on empreinte l’étroite route qui atteint les anciens baraquements de la Royal Navy, abandonné et classé insalubres à l’occupation. On gravit donc à pied le dernier sentier menant au sommet de Green Mountain culminant à 859 mètres au cœur d’une forêt de bambous presque irréelle… Le sommet est pour la plupart du temps immergé dans les nuages, dans un silence troublant et plongé dans l’humidité éternelle. On a soudain l’impression d’être en plein film fantastique où trolls et fées peuvent surgir à tout moment...
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